Rue Volière, 19
Liège, Liege 4000

Dernier concert de la saison ce samedi 12 juin 2010, toujours à la chapelle Saint-Roch, avec un programme hypnotique pour vous conduire à l'été : Dolphins into the Future et Orphan Fairytale, deux dignes représentants de la florissante scène flamande underground. Tous deux ont reçu éloges et dithyrambes, ont publié de nombreux enregistrements (principalement en cdr ou cassettes, introuvables pour la plupart aujourd'hui), ont collaboré avec de nombreux musiciens et artistes plasticiens mais restent cependant sous-représentés de notre côté du pays. Voici donc l'occasion de les découvrir.
Dolphins into the Future, avatar de Lieven Martens, produit une musique qui n'est pas identifiable au premier abord mais qui se déclare au fil des interventions. Bandes analogiques, loops, effets, synthétiseurs, pour le côté new age (cf. la Cetacean Nation, préchant le rôle des dauphins et des baleines dans l'avènement d'un nouvel état de conscience des hommes et les écrits de Joan Ocean) , ajouts de sons d'ambiance, de field recordings ou d'enregistrements déformés d'animaux pour la matérialité, et enfin, apparition de percussions et autres sons évoquant la tribalité, nous rapprochant d'une transe, ou d'une cérémonie mystique. Mais rien n'est aussi simple ni défini dans sa musique, faut il y voir une véritable réflexion métaphysique et les outils pour l'appréhender, ou chercher plutôt du coté de la nébuleuse post-noise-tropical-drone-concept des ex- Skaters James Ferraro et Spencer Clark? Certainement un petit peu des deux, voire plus.
Au sujet de son dernier album sur release the bats, the music of belief, je laisse la parole à Joseph Ghosn : "Dolphins Into The Future fait une musique essentiellement non remarquable : elle n’est pas démonstrative, elle n’est pas pop, elle n’est pas immédiatement mémorisable. Pour autant, elle n’est pas non plus transparente ou simplement atmosphérique. Elle sollicite l’écoute, d’une fois sur l’autre, en s’insérant par bribes dans la mémoire et la réminiscence. Une musique légèrement planante, en boucles plutôt lo-fi, qui se pose là comme on regarderait flotter de la poussière dans un rayon de soleil. "

Plus : discographie, blog, présentation du dernier album, avec diverses chroniques, dont celle du Wire, une video, et une autre video, sans oublier ce clip.
Orphan Fairytale, Eva van Deuren de son petit nom, a pour instrument de prédilection le synthétiseur, casiotone de préférence. Des productions lo-fi à l'atmosphère quelque peu outrepassée, et des sons électroniques toujours parfaitement uniques, choisis et présentés avec soin, vacillant d'un drone post-industriel à une rythmique bringuebalante, évoquant une boîte à musique détraquée, persifflant des sons étranges que l'on ne pourrait imaginer tenirs seuls sans êtres collés au reste par une détermination héroïque. La palette de sons mis en oeuvre est inversément proportionnelle à l'idée pauvre que l'on se fait de ce type de synthétiseurs, et ceux-ci sont maitrisés avec brio, pour construire un long cheminement depuis l'accroche musicale jusqu'à une explosion sonore, les mélodies surgissant toujours dans un coin sombre, le tout créant une musique qui vous emmène loin, très loin, bien plus loin que les murs de la chapelle.

Plus : discographie, une video, une autre video, ainsi qu'un trio avec James Ferraro et Spencer Clark.

L'asbl prendra ses quartiers d'été après ce concert, laissant les uns voguer vers leurs vacances, les autres vers les festivals, ou encore les retrouvailles folkloriques, mais vous donne d'ores et déjà rendez-vous en septembre pour la suite de nos activités.

A samedi.

Added by sans=interdit on June 11, 2010